" Qu'est-ce donc que cela ? _ Ah ça mon cher petit, c'est un ancien manuscrit datant des temps anciens. Il relate les hauts faits d'arme de Khiliani le Seigneur des Mers. Je vais t'en lire une introduction. "
Avec brutalité, le puissant Officier frappa avec son épée longue droit sur son adversaire, brisant sa garde. Il répéta cette action encore maintes fois jusqu'à transpercer sa faible enveloppe de chair. La victime expira un dernier râle laissant couler un filet de sang de sa bouche avant de tomber genoux contre terre. Il venait clairement d'échouer à protéger cette portion de territoire face aux envahisseurs sans pitié. Son assaillant retira alors son épée et d'un geste rapide et précis il le décapita sauvagement laissant son corps s'écraser sur le sable encore chaud des étendues désertiques du Harad. C'était en ce triste pays que la bataille avait lieu et elle visait à prendre le contrôle d'une route de commerce important pour l'une des forteresses des Sûderons.
Ceux-ci défendaient les lieux face à une armée de guerriers couverts de lourdes armures et maniant de grandes lances et de longues épées bâtardes. Leur Chef était vêtu d'une puissante armure de métal aujourd'hui abîmée par les intempéries et dont l'épaule gauche était couverte de la fourrure d'animaux locaux. Il possédait un heaume imposant de fer dont ne voyait que les yeux tandis que le sommet se séparait en divers pointes. Une cape noire était raccrochée au dessous de ses épaulières et flottait avec la brise environnante. A proximité du champ de bataille se trouvait une oasis, un de ces lieux si rare dans le désert qui permettait de se ravitailler en eau potable et sauvait nombres de vies. L'armée des attaquants avait davantage l'air de contenir des démons que des hommes car tous possédait un équipement presque semblable à celui de leur Officier et dont on ne voyait rien qui puisse caractériser leur peuple.
Les défenseurs portaient quand à eux des armures dorés et rouges vin et avaient de nombreux foulards et tissus qui les recouvraient pour se protéger du soleil. On voyait nettement plus leurs visages halés et on reconnaissait leurs cris de guerre unique à travers la Terre du Milieu. Se retournant en une fraction de seconde, le puissant Chef des Chevaliers abaissa son arme et mit à terre un nouvel ennemi. Il pointa ensuite son arme vers le sol et transperça l'abdomen de celui-ci afin de l'éliminer. A peine eut-il terminé qu'un de ses subalternes n'arriva auprès de lui en déclarant :
<< Aglahad ! On a essayé de libérer une route pour atteindre leur dirigeant mais il n'y a pas moyen, ses gardes le protègent trop bien !
_ Je m'en charge. >>
Se disant, le Nùménoréen brandit son épée en l'air et hurla en une langue méconnue et tous ceux qui l'entouraient se précipitèrent à sa suite dans un brouhaha indescriptible, se ruant sur les lignes ennemis afin de les percer et d'y arracher le coeur. Tandis que cette charge épique débutait dans une mêlée sanglante et barbare, les rares fous qui osaient se mettre en travers étaient broyés et éventrés dans la moindre once de clémence et bientôt, les protecteurs du Commandant ennemis seraient à portée des lames.
Ce dernier était perché sur un destrier blanc et criait des ordres dans toutes les directions, choses auxquelles ses subordonnés s'empressaient d'obéir. Soudain, son regard croisa les nombreux hommes qui approchaient de lui et il hurla un ordre en les pointant avec son cimeterre. Ses gardes formèrent une ligne et chargèrent à leurs tours. Alors que le choc allait commencer entre les deux forces, les Haradrims bondirent au dernier moment pour " tomber " sur leurs adversaires et gagner ainsi un avantage.
Alors que la scène semblait ralentir et se figer, Aglahad para le coup avec son épée et de la main droite, il saisit la gorge de son assaillant et le fit ainsi tomber à terre, dos contre celle-ci. Il redressa son arme et traversa la gorge du Sûderon répandant son sang sur le sable. Il releva la tête et aperçu sa cible qui était maintenant sans protection. Après un bref coup d'oeil à ses troupes qui combattaient les gardes du Commandant, le Nùménoréen se précipita par delà les lignes et s'arrêta à quelques mètres de sa future victime tandis que celle-ci éperonnait son destrier pour foncer sur son assaillant. D'un geste vif, Aglahad esquiva le cheval en donnant un coup horizontal avec son épée pour mettre à terre la monture ennemie. Son plan fonctionna à merveille et le Haradrim fut catapulté au sol. Il se releva rapidement et récupéra son cimeterre. Il éleva alors la voix et cria en langage commun :
<< Je suis Halzdin Mora, Commandant de cette armée et ton futur assassin ! Qui es tu pour oser venir en ces lieux ? >>
En guise de réponse, le Nùménoréen aboya des ordres en sa langue et rapidement ses gardes vinrent faire barrage tout autour d'eux pour empêcher d'éventuelles aides. Il empoigna ensuite son arme à deux mains et répliqua d'une voix forte :
<< Je suis Aglahad le Conquérant ! Et nul homme de ton peuple ne peut me stopper ! Je suis ici pour prendre ces terres, alors que ton armée se disperse et quitte ces lieux et aucun mal ne leur sera fait. Te concernant, tu n'a aucune option... >>
Lorsqu'il termina sa phrase, il se rua sur son adversaire et enclencha le duel. Le Haradrim, impatient d'en découdre, frappa le premier de multiples coups que l'autre homme n'eut presque aucun mal à parer tout en contrant de temps à autres, en vain. Le Nùménoréen attrapa ensuite le poignet de son adversaire et tenta de le transpercer. L'autre parvînt toutefois à éviter le coup en donnant un coup de pied dans l'arme ennemie. Le Conquérant le poussa alors à terre et se pencha pour ramasser l'objet. Et sans attendre, il se précipita sur le défenseur qui était encore en train de se relever.
Halzdin posa alors un genoux à terre et leva son arme devant lui pour bloquer la lame de Aglahad qui usait de sa force physique pour l'abaisser complètement. Mais pendant qu'il tenait cela, le Chef du Sud attrapa de la main gauche une dague pendant à sa ceinture et frappa en direction des jambes. Le côté aguisé de son arme passa entre les jambières et le tabard du Nùménoréen et lui entailla la jambe, le forçant à reculer. A ce moment, le Sûderon se redressa de toute sa hauteur et envoya un lourd coup d'épée en direction de la tête. Le choc envoya valdinguer son heaume qui s'écrasa à terre tandis que son propriétaire faisait volte face pour se remettre au devant de son ennemi.
L'on pu alors apercevoir son visage dans son intégralité et avoir la confirmation qu'il s'agissait bien d'humains. L'homme était presque chauve et ne conservait des cheveux qu'à l'arrière de la tête et sur les flancs. Une profonde cicatrice traversait son oeil droit de part en part et arborait une marchoîre carré et un nez droit et épais. Il portait un bouc et une moustache brune. Les sourcils froncés, il saisit la garde de son arme et chargea à nouveau. Bloquant le cimeterre de Mora, il lui envoya un coup de tête qui le fit tomber en arrière. Le Nùménoréen poussa son arme plus loin d'un mouvement de son pied droit et frappa à nouveau sa victime. Il lui planta ensuite sa lame dans le thorax, forçant de ce fait un cri de douleur puis il saisit la gorge du Haradrim et le souleva devant lui avant d'envoyer son arme à travers sa bouche.
Il lui attrapa ensuite ses cheveux noirs et lui trancha la tête avant de remettre son heaume que lui tendait l'un de ses hommes. Il tînt son trophée bien haut devant lui et hurla à la victoire ! Les gardes l'ayant accompagnés se dispersèrent pour repartir dans la mêlée et aider leurs frères d'armes. Appeurés, nombres de Sûderons lâchèrent leurs armes et annoncèrent leur rédition immédiate. L'un d'eux cependant refusa et se présenta devant le Nùménoréen arme en main en demandant un duel pour venger son supérieur. Celui-ci leva la main gauche devant lui et déclara :
<< Je n'ai pas de temps à perdre. >>
Et immédiatement une flèche fusa droit dans le coeur du jeune homme qui s'effondra sans même en comprendre la raison. Jetant un coup d'oeil derrière lui, Aglahad maintenant révélé comme étant Khiliani lui même félicita le tireur et aboya ses nouveaux ordres. Il exigeait qu'il n'y ait aucun prisonniers.
Dim 5 Déc - 18:51